photo of truss towers

Dans le débat actuel sur la transition énergétique, une question fondamentale émerge : à quel prix ? Alors que le moratoire sur les énergies renouvelables a été récemment retoqué à l’Assemblée nationale, une tribune signée par Bernard Accoyer, ancien président de l’Assemblée nationale, et Xavier Moreno, figure influente du think tank Cérémé, jette une lumière crue sur les conséquences de cette politique. Leur analyse, qui remet en question les dogmes entourant le solaire et l’éolien, n’est pas sans provoquer des remous.

Les auteurs soulignent une réalité alarmante : la facture d’électricité des Français a doublé en dix ans, en grande partie en raison des investissements massifs dans les énergies renouvelables. Avec une capacité installée de près de 50 GW, le parc éolien et solaire devrait atteindre 95 GW dans un avenir proche, surpassant ainsi le parc nucléaire français, qui reste à 63 GW. Cette situation pose des questions sur l’efficacité et la rationalité de notre politique énergétique.

Leur critique ne se limite pas aux chiffres. Accoyer et Moreno mettent en avant les « absurdités techniques » engendrées par la nécessité de mettre à l’arrêt les centrales nucléaires durant les périodes de production d’énergies renouvelables, tout en continuant à en assumer les coûts. Ce paradoxe, où l’on paie pour une électricité non consommée, pose une question cruciale sur la viabilité économique de cette transition.

En parallèle, les deux auteurs s’attaquent à un système de rémunération jugé déséquilibré. Les producteurs éoliens et solaires bénéficient de tarifs garantis, financés par le contribuable, ce qui conduit EDF à répercuter ses pertes sur les consommateurs. Cette dynamique soulève des inquiétudes quant à l’opacité des décisions gouvernementales, souvent prises sans études d’impact claires sur le plan social, environnemental et économique.

La tribune appelle à une pause de 12 à 24 mois dans cette « fuite en avant aveugle », afin de permettre une évaluation rigoureuse des différents scénarios énergétiques. Une telle suspension, loin d’être perçue comme un scandale, serait un préalable essentiel à tout débat démocratique. Les auteurs plaident pour une étude indépendante qui comparerait les énergies décarbonées, non intermittentes et pilotables, avant de poursuivre une politique qui, selon eux, pourrait coûter des milliards d’euros aux Français.

Dans un contexte où l’exécutif s’apprête à débloquer des fonds colossaux pour cette transition, il est impératif de questionner la direction prise par notre politique énergétique. La nécessité d’un État limité, centré sur ses fonctions régaliennes, se fait d’autant plus pressante. Car au-delà des idéaux écologiques, ce sont les citoyens qui, in fine, subissent le poids des choix politiques. La responsabilité individuelle doit être au cœur des décisions, car chaque euro dépensé doit être justifié et orienté vers un avenir énergétiquement viable et économiquement responsable.