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L’Illusion d’un État Tout-Puissant : Quand la France S’enfonce dans le Déficit et le Fonctionnariat

La France, cette grande nation qui se targue d’un modèle social envié, se retrouve aujourd’hui en proie à une réalité bien moins glorieuse. La Cour des comptes nous rappelle avec une constance désespérante que le pays a « perdu le contrôle sur ses finances publiques ». Un déficit de 15,3 milliards d’euros pour l’année 2024, avec des prévisions qui laissent augurer une aggravation inéluctable. Le diagnostic est sans appel : le patient France est en phase terminale, et les médecins sont absents.

Comme l’a brillamment souligné Rothbard, l’État est un mal nécessaire, mais le nôtre se transforme en tyran dont nous ne parvenons même plus à contrôler les dépenses. En l’espace de quelques décennies, nous avons vu nos montagnes de dettes atteindre un niveau stratosphérique – 3 300 milliards d’euros, soit 113 % du PIB ! À ce rythme, il ne faudra pas longtemps avant que la France ne soit contrainte de faire face à une véritable crise de liquidité, avec un risque croissant de cessation de paiements sur les prestations sociales. Mais, rassurez-vous, le gouvernement continue de faire ce qu’il sait faire de mieux : recruter à tour de bras.

Alors que la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme, l’État, lui, se vautre dans une bulle de fonctionnarisation. Fin 2023, la fonction publique comptait 5,8 millions d’agents, avec une augmentation de 61 900 postes en un an. Oui, vous avez bien lu : dans un contexte de déroute budgétaire, l’État ne trouve rien de mieux que d’embaucher encore plus de fonctionnaires. Une politique qui pourrait faire rougir d’envie les plus ardents défenseurs du collectivisme. Sous prétexte de répondre à des besoins fictifs, on gonfle une masse salariale déjà exorbitante qui atteint 357 milliards d’euros en 2024. Pendant ce temps, les réformes pour alléger le poids de cette bureaucratie s’évanouissent dans l’éther.

Pourtant, comme le rappelle Hans-Hermann Hoppe, la clé de la prospérité réside dans la liberté, pas dans ce dirigisme étatique qui prétend savoir mieux que nous ce qui est bon pour notre santé, notre éducation ou notre emploi. Les promesses de réduction des effectifs publics, faites par Macron à son arrivée, se sont transformées en une bulle de promesses creuses : 178 000 agents publics de plus depuis son accession au pouvoir, un chiffre qui ferait rougir n’importe quel gestionnaire d’entreprise.

À l’heure où la France tourne en rond dans une quadrature du cercle, où les dépenses publiques continuent d’augmenter tandis que les recettes stagnent, il est temps de se poser les bonnes questions. Sommes-nous prêts à envisager un État qui, au lieu de s’agrandir, se réduit ? Sommes-nous prêts à envisager de démanteler ce monstre bureaucratique qui nous étouffe et nous endette ? Spooner aurait sans doute dit que la liberté ne peut être restaurée que par la désobéissance à cet État omniprésent.

La réalité est que nous sommes piégés dans un système qui ne fait que se nourrir de lui-même, à coup de déficits, de dettes et d’une fonction publique toujours plus pléthorique. Si nous voulons éviter la catastrophe économique qui se profile à l’horizon, il est urgent de penser hors du cadre étatique. La France mérite mieux qu’un État anachronique qui nous entraîne vers la faillite. Les fondations de notre maison doivent être reconstruites, et cela commence par un acte de courage : réduire, simplifier, libérer. Au lieu de cela, nous continuons à alimenter la bête, espérant qu’elle ne nous dévorera pas. Mais il sera peut-être trop tard lorsque la réalité nous rattrapera.